Il y a environ un an mes amis m'ont reprochés de ne jamais vraiment dire ce que je resentais quand ça n'allait pas, qu'il était difficile de me suivre parce qu'à vouloir être forte, je me cachais, parce que je n'ai jamais su dire "j'ai besoin de vous", "j'ai besoin d'être rassurée", "j'ai besoin d'une épaule". En ce moment je ne veux pas vraiment de conseils, je veux juste qu'on m'écoute et qu'on me dise que ça ira. Hier, je me suis fâchée avec une amie. Je faisais des reproches. Elle m'écoutait, se défendait et moi je n'avais de cesse de lui dire qu'elle ne comprenait pas, que toute cette discussion ne menait rien etc etc. Au final, on arrêté de parler (j'espère pas sur une note trop amer). Et puis un coup de fil plus ou moin inattendu est une fois de plus venu éclairer toute la situation. J'aimerais vous en faire part, vous expliquer mes récations, vous demander une fois de plus de la patience, de la compréhension, de m'excuser
Alors voilà parfois je ne vais vraiment pas bien du tout. Jusque là rien de bien extraordinaire. Sauf que je ne suis pas toujours capable de mettre le doigt sur le fond du problème et c'est frustrant. Dans ces moments là j'ai désespérment besoin de

parler, mais comme je suis une amputée de la parole quand je ne vais pas bien, ça complique sérieusement les choses. Et puis soyons honnête ce n'est jamais évident d'appeler poue dire "j'sais pô c'ke j'ai". Alors je dois lâcher de la pression, je dois me fâcher fort pour que finalement tout ça sorte, pour que finalement dans un certain état d'épuisement les barricades de mon subconscient s'éffondre et que tout ça sorte. Je ne suis pas capable de ce craquage devant tout le monde, alors j'ai tendance à chercher la bagarre. Désolée. Amélie, rien de tout ce que j'ai pu dire hier était personnel, la plupart des choses étaient plus qu'exagérées et j'en suis sincérement désolée. Je sais qu'on n'a pas le droit de défouler sa douleur ou son mal être sur les autres et je m'étais juré de ne plus jamais le faire. J'ai échoué et je suis désolée que ce soit toi qui te soit tout pris dans la gueule. Désolée de mes "ça ne mène à rien", de mes "tu comprends pas" alors que tu tentais de trouver le fond du problème. Désolée aussi de ne pas t'avoir laissé faire.
Jusqu'à hier je pensais que ce qui me bouffait en ce moment c'était la solitude, le sentiment de ne plus vous avoir autour de moi, le sentiment de ne plus faire partie de vos vies. Certes cela joue, mais ce n'est pas le fond du problème - dautant plus que je sais bien que vous êtes mes amis, et que vous ne m'oubliez pas. Mais voilà, je me suis volontairement mise en danger et ce n'est pas toujours facile à gérer. Je me suis mise en danger en partant dans une ville où je ne connais qu'une seule personne à part ma sœur. Je me suis mise en danger en refusant une offre de travail. Je me suis mimse en danger en m'arrêtant deux secondes, le temps de penser au lieu de foncer tête bessée, comme je le faisais jusque là. Je me suis mise en danger et j'en avais besoin. Mais croyez moi c'est tellement dur de se chercher. Je cherche à savoir ce que je veux être, mais je me cherche aussi professionnellement. Je tente de faire le tri dans ma tête: le tri de ce que les autres attendent de moi, des leurs rêves non réalisés qu'ils projette et de ce que moi je veux. De ce que je veux pour moi. J'aimerais juste de temps entendre que ça ira, que je vais trouver ma voie (certes c'est dur de l'entendre si à la base je ne dis pas ce qu'il y a). J'ai besoin de mon père, j'ai besoin de lui parler, mais je ne sais pas comment faire. Mais je vais y arriver.
Et puis il y a autre chose. Il y a eu la naissance de Julian, mon neveu. Ma sœur a enfin trouvé le bonheur auprès de quelqu'un

qui la chéri et elle a pu mettre son petit au monde avec un poids bien moins lourd sur le cœur. Je suis heureuse d'être à nouveau tante, mais comme pour la Lola-Rose, cette nouvelle s'acompagne de questions, de frustrations. Je passe mes journée avec une famille qui n'est pas la mienne. Certes, c'est ma nièce et mon "beau-frère", mais ce n'est pas ma fille, ce n'est pas mon homme (heureusement!!!). Et si je ne suis pas pressée de faire des enfants, je ne veux pas non plus vivre par procuration. Je ne sais pas si c'est le cas, mais je me pose la question. Aujourd'hui pour la première fois elle s'est retournée sur le ventre et j'étais fier comme pape et puis elle commence à s'agripper à moi. Quand elle me voit elle écarquille les yeux et se marre. Et moi je suis aux anges. Et parfois elle me fait pleurer. De "douleur" parce que je ne connaitrais peut être jamais ce bonheur.
Alors voilà, en ce moment ce n'est pas facile. Heureusement, j'ai réglé mes problèmes d'avocat et de sous aussi (enfin pour l'instant). Je me bats, je suis bien plus patiente qu'avant. Je me doute que finairai par avoir quelques réponses, je me doute que je vais bien finir par trouver ce que je veux faire, mais parfois j'ai besoin de me l'entendre dire. Parfois j'ai besoin de soutien et je suis désolée de ne pas être capable de le dire ouvertement. Mais voilà c'est fait.