Petit imprévu. Petit moment de magie.

Aujourd'hui je suis allée passer mon IRM pour le genoux. En speed je cours dans le métro et m'explose - à peu de chose près - littéralement la jambe gauche sur la marche d'un escalator. Pourquoi les marches d'escalators ne pourraient-elles pas être en surface plus "molle" comme sur les cours de tennis. Idée à développer. Je marche en boitillant jusqu'au centre de radiologie. En enlevant mon pantalon je constate qu'en fait je saigne quand même pas mal. Pile sous le genoux, bien centré sur le tibia, difficile de ne pas sentir la douleur au moindre pas. Je passe mon IRM. J'attends les résultats. Je sors un peu étonné car figurez-vous que j'ai un genoux "parfait" selon le médecin. Aucun problème de cartilage, des tendons ni trop courts ni trop longs, pas de ménisque. Rien. Mais alors pourquoi cette fichue douleur de plus en plus constante ? Abasourdie je réponds à mon téléphone. Ma maman est dans le coin. Elle m'invite à déjeuner.

Pour un vrai moment de détente et parce que nous n'aurons plus de moments comme ça rien qu'elle et moi dans un lieu un peu magique avant un certain temps, elle décide de m'emmener chez Mariage Frères. Je n'y suis jamais allé. Elle ne le dit, mais je sais qu'elle le sait. Ma maman et moi, on ne s'entend pas toujours très bien. Parce qu'on se ressemble beaucoup sans doute. J'en suis fière. Je ne lui dit pas. Je ne sais pas pourquoi.

Des moments magiques avec elle, j'en ai plein la tête. Des moments entre une mère et sa fille qui grandie. Des moments entre une fille et sa maman à qui a envie de raconter comment elle imagine sa vie future. Comment elle pense la déco de son nouvel appartement. Et qui a envie qu'elle l'aide pour se sentir encore mieux dans son nouveau "chez-elle". Parce que mon vrai "chez moi" sera toujours à Buc, parce que ma chambre sera toujours l'endroit où je dormirais le mieux, parce que la maison de mes parents sera toujours l'endroit où je me sentirais le plus en sécurité, j'ai besoin d'emmener un morceau de ma maman à Berlin. Je suis ravie à l'idée de faire mon déméngament avec elle. Ravie qu'elle sera une fois de plus là pour mes premiers pas. Ravie que sans doute elle m'aidera à m'installer un peu.

Aujourd'hui c'était un moment très particulier parce que je suis sur le point de commencer un peu une nouvelle vie. Une vie d'indépendance. Jamais émotionnelle. Parce que ma maman sera toujours ma mamounette, elle sera toujours la meilleure à mes yeux. Elle sera toujours celle vers laquelle je me tournerais. Pour le mal, mais aussi et surtout pour le bien. Ma maman c'est celle qui me connaît le mieux. C'est celle qui sait comment je ressens les choses.

Je lui parle de mon séjour à Berlin. Je lui parle de ma sœur parce que j'ai eu le chance de partager trois semaines de sa grossesse. Je lui décris tant bien que mal - plutôt mal - comment est l'appartement que j'ai trouvé. J'essaie de me souvenir du nombre de fenêtres. Je lui parle de mes rideaux que j'imagine en bouti pour deux des pièces. Je lui explique pourquoi je suis heureuse de partir. Elle m'écoute, me soutient, me conseille. Comme toujours. Comme une maman qui a toujours du temps pour ses enfants.

Je l'aime. Je ne lui dit plus assez. Je m'en rends compte. À trop vouloir prendre son envol on ne se rend pas toujours compte qu'on ne met pas forcément les bonnes distances. Savoir dire ce que l'on ressent est une force. Ne plus le faire, c'est retirer quelque chose aux gens que l'on aime. C'est être dur avec des gens qui ne l'ont pas mériter. Je m'en veux parce que ma maman reste la personne dont je me sens le plus proche. Et je l'aime de tout mon cœur.